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À propos

La base « Fabrique matérielle du visuel. Panneaux peints en Méditerranée XIIIe-XVIe siècles » a été produite dans le cadre du programme de recherche « La fabrique matérielle du visuel : transferts des matériaux et des techniques des panneaux peints en Méditerranée XIIIe-XVIe s. » conduit de 2020 à 2024 à l’INHA sous la direction de Sigrid Mirabaud. Elle rassemble les données d'examens et d’analyses sur des peintures sur bois, conservées dans les collections françaises, grecques et éthiopienne. Produites par les laboratoires de recherche et de conservation, ces données ont été couplées avec des informations historiques et iconographiques afin de permettre des croisements interdisciplinaires et d’offrir des outils de recherche, de datavisualisation et d’annotation sémantique des images.

Prenant naissance dans l’étude des processus de création des icônes éthiopiennes, ce projet étudie les transferts de techniques et de matériaux à l’œuvre en Méditerranée entre le XIIIe et le XVIe siècle, afin d’en comprendre les modalités et de mettre au jour les liens entre les différentes traditions de création de panneaux peints. S’appuyant sur les sciences de la conservation, il s’agit d’intégrer pleinement l’étude des matériaux et de leur mise en œuvre dans les diverses problématiques de l’histoire de l’art, dans une dimension interdisciplinaire. En effet, les matériaux comme leur mise en œuvre se trouvent au carrefour de questionnements tout autant scientifiques que méthodologiques : sur des savoir-faire techniques variés, sur les effets visuels de matériaux d’autres couleurs dont ils résultent, sur les différents modes d’analyses qu’il implique pour la caractérisation de matériaux soit minéraux soit organiques, sur les héritages locaux ou transnationaux transmis dans le cadre d’échanges commerciaux ou religieux pour ce qui concerne les matériaux, le lexique et les symbolismes.

Cette base est le fruit d’un travail collaboratif, porté conjointement par l’Institut national d’histoire de l’art et la Bibliothèque nationale de France, avec la participation, pour les analyses physico-chimiques, du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, du laboratoire ARTICON de l’Université de West-Attica (Athènes), et plus ponctuellement du Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine et de l’institut national du patrimoine.  Elle s'articule à la Bibliothèque nationale de France avec le programme « La couleur : artefacts, matière et cognition » porté par Charlotte Denoël de 2021 à 2023, ainsi qu’avec celui sur « Les matériaux de la couleur dans les manuscrits des fonds orientaux de la Bibliothèque nationale de France » porté par François Pacha-Miran dans le cadre de son post-doctorat INHA/MESR (2022-2024).

Cette base a un double objectif : créer un modèle conceptuel interdisciplinaire qui réponde aux différents besoins des scientifiques du patrimoine travaillant sur les œuvres peintes et leurs matériaux en les liant aux données historiques, géographiques et iconographiques ; travailler sur les problématiques de transferts des techniques de peinture, sujet peu abordé dû fait de son interdisciplinarité intrinsèque. L’enjeu est de permettre des interprétations croisées entre des domaines qui ne communiquent, toujours, que difficilement entre eux, histoire de l’art, histoire technique, sciences expérimentales, pour faciliter de nouvelles interprétations et renouveler les pratiques. Le but est de dépasser l’approche positiviste souvent associée aux données de sciences expérimentales, et montrer de quelle manière les données matérielles peuvent devenir des sources au même titre que les données historiques, textuelles, stylistiques, etc.

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